L’hydrogène, l’avenir des transports ?

Des bus, des taxis, des navettes fluviales, des trains…Les projets à hydrogène se multiplient en Europe. Ailleurs dans le monde on observe la même dynamique, en Asie principalement. Quant à l’Afrique, elle pourra peut-être compter sur l’entrepreneur malien Aliou Diallo pour rattraper son retard.

Après l’Allemagne en 2019, la France se lance résolument dans la mobilité durable avec l’hydrogène vert produit à base d’énergies renouvelables (solaire, éolien, etc.). Début mars, la Région Bourgogne-Franche-Comté a signé un bon de commande pour l’achat auprès d’Alstom de trois TER fonctionnant avec cette ressource.

Quelques jours plus tard, c’’était autour de la Région Grand Est de valider l’acquisition de 3 rames bi-mode électrique/hydrogène et 2 rames optionnelles avec le constructeur français. D’ici à la fin de l’année, les Régions Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie vont également commander au fabricant français onze trains. 

Une forte demande pour une offre réduite 

On note aussi des dizaines d’initiatives privées soutenus par l’Etat. Si ces nombreux projets en cours sont prometteurs, la route est encore longue pour arriver à une mobilité vraiment durable. En effet, seulement 5% de l’hydrogène produit en France est vert, contre 95% pour l’hydrogène gris à base d’énergies fossiles (gaz naturel, charbon, etc.).

Cette faible production d’’hydrogène vert s’explique par des rendements inférieurs et un coût deux à quatre fois plus élevé. L’offre risque donc d’être très inférieure à la demande. 

Vers l’importation de l’hydrogène ? 

Pour résoudre le problème, les Etats européens étudient la piste de l’importation depuis l’Afrique. L’Allemagne, notamment, prospecte au Maroc. Le continent africain réunit, en effet, les conditions météorologiques pour une fabrication à moindre coût et en grande quantité de l’hydrogène vert.

Il possède notamment de vastes étendues désertiques pour la construction de champs de panneaux solaires et un taux d’ensoleillement suffisant. Aussi, l’Europe pourrait s’approvisionner en hydrogène naturel pour compléter ses réserves. Présente sous terre dans une dizaine de pays, cette ressource totalement vertueuse est exploitée depuis une dizaine d’années au Mali, par un ambitieux entrepreneur du nom d’Aliou Diallo.

Bientôt un train à hydrogène au Mali ? 

Sa compagnie Hydroma transforme l’hydrogène naturel en électricité propre pour le village de Bourakébougou. Après huit ans d’expérimentation, il a récemment annoncé une production à grande échelle. Parallèlement, Aliou Diallo a lancé la construction de panneaux solaires dans une dizaine de pays du Sahel pour la fabrication de l’hydrogène vert.

Le promoteur envisage exporter bientôt sa ressource en Afrique et en Europe via un pipeline. « Nous avons programmé de faire un pipeline pour transporter l’hydrogène naturel du Mali jusqu’à la porte de l’Europe. Donc ça fait 4700 kilomètres. Ce n’est pas un rêve, c’est une réalisation tout à fait faisable », a-t-il déclaré dans une interview à Africable. Il promet un prix très compétitif pour pouvoir pénétrer le marché européen.

Pour ce qui concerne le transport, le PDG d’Hydroma prévoit la construction et la mise en circulation au Mali d’un train à Hydrogène, le premier en Afrique. Cet engin reliera la capitale Bamako à Kayes, la Cité des Rails. « L’hydrogène, même produit naturellement, nous pouvons l’utiliser dans la mobilité légère et dans la mobilité lourde pour réduire la pollution dans nos villes. Nous pouvons même redémarrer le transport ferroviaire de Bamako à Kayes avec un train à hydrogène », a-t-il récemment laissé entendre.

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